Test JVC HA-FXZ100 : un 4×4 dans les oreilles

DSC_6092Les nouveaux intras JVC HA-FXZ100, avec leur sub-woofer intégré, ne ressemblent à aucune autre paire d’intras. Sont-ils aussi bons que leur design est étrange ?

La gamme des intras JVC vient de s’enrichir de deux modèles à trois armatures : les HA-FXZ100 et 200. J’ai pu me procurer les 100, intrigué par de nombreuses réactions dithyrambiques sur le forum de Head-fi.

Soyons directs : sans égalisation, je trouve les FXZ-100 moyens, voire médiocres. Ils souffrent, pour moi, d’un boost beaucoup trop prononcé dans les bas aigus, entre 4khz et 6khz (voir les mesures des FXZ-100 sur GoldenEars.net). Cela se traduit par des sonorités parfois criardes avec les guitares électriques et sur certaines voix féminines. Et cela donne une sonorité très artificielle (certains diront : colorée) pour quelqu’un qui apprécie entendre un son naturel. J’irai plus loin : à certains moments, on a l’impression d’écouter de la musique compressée.

Cela dit, une fois ce boost annulé par la grâce d’un égaliseur (sur un Cowon, je retire tout bonnement 9 décibels à 4 khz, et je booste de quelques décibels à 11khz), il devient envisageable et parfois plaisant pour moi d’utiliser les FXZ-100. Car il y a de nombreux domaines dans lesquels ils sont excellents.

A commencer par les basses profondes, où ils sont incroyables. Ils parviennent presque, par la manière dont il font vibrer vos oreilles, à vous donner l’impression que vous portez un casque arceau. Quant aux basses moyennes, la quantité est là, mais aussi la qualité : on se surprend à être plus sensible à leur texture. L’autre atout des FXZ-100, au niveau des basses, c’est qu’elles ne sont pas envahissantes : si le morceau demande de grosses basses, vous aurez droit à vos grosses basses. Mais si les basses sont discrètes, les 100 ne les gonfleront pas immodérément de manière à ce que l’auditeur ne se concentre plus que là-dessus, comme c’est le cas pour la plupart des écouteurs charpentés spécialement pour les « bassheads ».

Cet avantage comparatif en termes de basses des FXZ-100 les fait exceller dans les styles de musique où la basse jouera un rôle particulièrement important. A titre d’exemple, certaines chansons de Mickael Jackson sonnent si bien avec les 100 qu’on croirait qu’ils ont été fabriqués pour les écouter (Bad, Can’t let her get away, They don’t care about us, This time around…). Pour les styles que j’écoute prioritairement (rock progressif, métal…), les 100 ne me paraissent pas être un premier choix. Je suppose que pour certains types de musique électronique ils font également l’affaire.

Les médiums sont, à mon sens, gâchés, comme dit plus haut, par les bas aigus. Un exemple : comme l’a indiqué eke2k6 sur Head-fi.org, les 100 ont une tendance à faire ressortir les voix féminines d’une manière trop nasale, plate. J’ai pu le constater avec la voix d’Anneke Van Giersbergen, ex-chanteuse de The Gathering qui n’est pas aussi chaude et voluptueuse que d’habitude. Dans le morceau Souvenirs, tiré de l’album éponyme, sa voix devient même perçante par moment, un comble.

Les aigus, eux, sont légèrement en retrait, peu agressifs et sonnent assez platement. Ce ne sont pas les 100 qui nous ferons nous extasier sur un rendu de cymbale.

En termes de présentation, les 100 offrent un degré de séparation plutôt bon. Mais les instruments ne semblent pas séparés par beaucoup d’espace. Le son vous est un peu balancé dans la figure, ce qui peut plaire ou non selon les morceaux. Mais l’ambiance n’est pas vraiment aérienne ! Elle est charnue, énergique.

La spatialisation est assez étrange : la profondeur de scène est très bonne, peut-être exceptionnelle, mais la largeur tout juste bonne. Tout cela donne un son qui est, le plus souvent, extrêmement entraînant, prenant. On est dans l’écoute-plaisir.

Là où les FXZ-100 sont excellents, également,  c’est dans la rapidité, la précision. Le son ressort tellement articulé que l’on pourrait qualifier ces écouteurs de secs. Je n’ai pas souvenir d’avoir déjà entendu des écouteurs si précis, de ce point de vue-là. C’est particulièrement audible à l’écoute de morceaux de guitare sèche.

Enfin, les FXZ-100 me font distinguer nettement d’imperceptibles détails dans la musique (par exemple, un chanteur qui claque des doigts en suivant le rythme du morceau). Ils sont autant, voire plus révélateurs de détails que les Rock-it Sound R-50 (ce qui est un comble, dans la mesure où les FXZ-100 sont plutôt des écouteurs « funs », et les R-50 plutôt « analytiques »). On voit donc que, malgré leurs défauts, les FXZ-100 proposent des arguments solides. Quel dommage que, sans égaliseur, les bas aigus gâchent (pour moi) tout ! Sans égalisation, je préfère de loin les Sony MH1C aux FXZ-100.

Pour ceux qui s’intéressent au modèle supérieur, les JVC HA-FXZ200, plusieurs forumeurs d’Head-fi semblent être d’accord pour dire qu’il propose plus de basses, un son plus détaillé mais qu’il est peut-être inférieur au 100 en termes d’aire de scène.

Points positifs

– Qualité globale des basses

– Balance générale relativement équilibrée

– Articulation du son, transparence

Points négatifs

– Vite fatigants pour les oreilles (pas d’écoute-détente)

– Égalisation obligatoire pour moi : bas aigus trop agressifs

Notes (sans égalisation)

Basses : 10/10

Mids : 6/10

Aigus : 7/10

Spatialisation : 8,5/10

Séparation : 7,5/10

Isolation : 7/10

Confort : 6/10

Crédit photo : javierescuella

2 réflexions au sujet de « Test JVC HA-FXZ100 : un 4×4 dans les oreilles »

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